
Et si l’urbanisme de demain remettait en lumière le bois?
Le bois appartient au passé? Ce serait mal comprendre l’actuelle industrialisation et cette volonté d’inscrire le matériau comme l’un des piliers économiques du Gabon. La volonté politique existe depuis le début du septennat et les partenariats n’ont cessé de se multiplier. Parmi ces acteurs, Ecowood tient une place centrale. Installée dans ses locaux aux Acaé, l’entreprise reste méconnue du grand public. Ce dernier a pu la découvrir lors du Quinam 2015. Certainement la réalisation vedette de cette foire du bâtiment avec la réalisation d’une maison individuelle, construite en bois locaux, traités et assemblés de façon industrielle. Facile à réaliser, entre 4 et 6 mois, elle est adaptée au climat, résistante dans le temps, sa finition est remarquable. Et pour un coût, selon les possibilités de chacun, variant entre 10 à 20 millions de francs CFA. On imagine dès lors une Libreville « moderne », des quartiers populaires bâti en bois locaux… et un urbanisme inscrit dans nos traditions. D’autant que l’entreprise ne se limite pas, de loin s’en faut, à ce type d’architecture, mais travaille aussi la charpente lourde et des bâtiments publics. Elle emploie d’ailleurs aujourd’hui une cinquantaine d’ouvriers, la plupart gabonais et s’investit sur de grosses réalisations comme Jeanne Ebori ou le lycée Blaise Pascal.
Maisons individuelles et locaux universitaires
Si l’entreprise, filiale du groupe suisse Haring, est présente au Gabon depuis 2005, des liens plus étroits se sont noués en 2010. Pour mémoire, cette même année, les grumes sont interdites d’exportation. La priorité est désormais à la transformation sur place. La visite d’Ali Bongo en octobre à l’usine Haring, Haute école spécialisée du bois de Berne, s’inscrit dans la même logique. Les réalisations techniques l’ont intéressé et la qualité de l’enseignement tout autant. Deux conventions sont alors signées. L’entreprise devient un partenaire privilégié. Et la future école supérieure des Métiers du Bois, installée à Bouée, en est une bonne illustration.
Le projet s’annonce exceptionnel : sept hectares sur lesquels devraient être bâti un total de 27 bâtiments, permettant l’internat de 700 étudiants, pour un coût total 17 milliard de francs CFA. Cinq dortoirs, 3 bâtiments et 19 salles de classe, deux autres servants aux ateliers et à la transformation technique, un gymnase, des villas pour le logement des cadres et enseignants : les réflexions sur le lieu et le contenu du site de formation ont été longues. Depuis le départ, la formation a été au centre la coopération entre le Gabon, la Suisse et le groupe industriel. Des ingénieurs gabonais sont formés à Berne. D’autres demain devraient suivre leur cursus Bouée. Il reste à trouver des accords financiers pour finaliser le projet. Le bois est un soutient essentiel pour le Gabon. Et la formation supérieure de la jeunesse est une clé de voûte déterminante.